Des jeunes d’Apprentis d’Auteuil face aux élus locaux

jeunesMercredi 22 mars dernier, 8 jeunes d’Apprentis d’Auteuil du Château des Vaux ont rencontré 3 élus locaux pour leur poser des questions et leur faire part de leurs préoccupations pour l’avenir. 

Cet échange entre Manon, Ryan, Gratien, Julien, Lazaro, Alexandre, Noé, Harwinder, âgés de 15 à 18 ans, de diverses formations et de 4 nationalités différentes, et les 3 élus de terrain : Harold Huwart, Vice-président de la Région Centre Val de Loire, Pascale de Souancé, Conseillère départementale d’Eure-et-Loir, et Eric Gérard, Maire de La Loupe, s’inscrit dans le cadre d’une démarche de prise de parole d’Apprentis d’Auteuil qui souhaite interpeler les hommes et femmes politiques en vue des élections présidentielle et législatives.

Dans cette perspective, Apprentis d’Auteuil a publié un manifeste “Prendre le parti des jeunes” sur la situation des jeunes et des familles en difficulté. Il a été rédigé à partir des constats formulés par les jeunes et les familles accompagnés par la fondation, dont la parole a été recueillie dans le cadre d’une grande démarche de concertation.

 

 

Une après-midi enrichissante

La table ronde a commencé par un mot d’accueil et une présentation de la démarche de concertation, d’écriture et de publication du livre “Prendre le parti des jeunes” par Christian Jacquemin, Directeur Centre d’Apprentis d’Auteuil. C’est dans une grande convivialité et simplicité que les jeunes ont pu aborder avec les élus des sujets relatifs à la politique, à la société et surtout à leurs préoccupations concernant l’emploi, l’insertion, le vivre-ensemble.

Les élus ont ainsi été questionnés sur leur parcours, le sens de leur engagement en politique et les réponses qu’ils pouvaient apporter aux préoccupations des jeunes. Ils se sont efforcés de répondre le plus clairement possible, suscitant des échanges où l’humour alternait avec des moments plus solennels. Voici quelques exemples des témoignages des jeunes et des questions qu’ils ont posées aux élus :

 

  •  “Les hommes et les femmes politiques font des promesses, prennent des engagements, qu’ils ne tiennent pas. On sait que tout n’est pas réalisable mais on a le sentiment que les promesses sont un moyen de faire pression sur nous pour qu’on vote pour eux.” Croyez-vous vraiment à ce que vous dites ? Quelles sont les raisons de vos engagements ? Est-ce pour obtenir plus de votes ?

 

  •   “On entend beaucoup de propositions et de commentaires qui visent les étrangers, leur place en France, leurs droits. On est tous des êtres humains.” Comment voyez-vous aujourd’hui le mot “fraternité”?

 

  • “On redoute le chômage. On peut faire des études mais on a le sentiment que cela ne nous aidera pas à avoir un travail, à avoir un salaire correct pour notre travail. On nous demande d’avoir de l’expérience mais on n’arrive pas à trouver du travail.” Est-ce qu’on aura du travail plus tard? Que pouvez-vous faire pour nous aider ?

 

  •  Comment trouver un stage ? Comment valoriser les maitres d’apprentissage ? “Il est difficile de trouver des stages, les chefs d’entreprises ne peuvent pas toujours nous prendre. L’apprentissage n’est pas bien reconnu. Il faudrait valoriser les tuteurs dans les entreprises.”Comment valoriser l’apprentissage ?

 

  •  “On n’a pas tous les mêmes chances. Lorsqu’on est étranger, de couleur ou une femme dans un métier masculin, c’est difficile.”Comment lutter contre la discrimination dans le travail (homme/femme, couleur de peau, origine) ?

 

  •   “Un avenir incertain pour ces jeunes. Comment se construire, faire ses études ? Que se passe-t-il après 18 ans ?”Pour les jeunes mineurs isolés étrangers (ou “mineurs non accompagnés”), comment poursuivre son avenir après 18 ans ?

 

Pascale de Souancé est ainsi revenue sur la parité, soulignant le succès de cette démarche aux élections départementale et sur son implication en tant qu’élue. Eric Gérard a de même souligné l’importance de bien distinguer la « politique nationale » et la « politique locale » avec des élus comme eux, qui sont au contact des citoyens.

« Si on ne s’engage pas soi-même, ce sont les autres qui vont décider à votre place, la démocratie n’existe pas sans les citoyens » a rajouté Harold Huwart qui a expliqué qu’ils s’est engagé après avoir vu l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2002.

Pour se démarquer de l’actualité et de l’image envoyée actuellement par les candidats à la Présidence, Pascale de Souancé a précisé que « l’immense majorité des élus sont sincères, ils sont en prise directe avec la population ». « La proximité, c’est la garantie de la démocratie » a ajouté Harold Huwart. Les échanges ont aussi pu permettre de parler de l’image souvent faussée de la formation professionnelle, de l’apprentissage et des difficultés pour les jeunes à trouver un travail, alors qu’il y a des postes non pourvus (plus de 300 000 en France aujourd’hui). « Ayez confiance, soyez positifs et engagez-vous » leur a dit Eric Gérard pour les rassurer, tout en ajoutant : « il faut s’intéresser aux gens, trouver des solutions pour vivre ensemble ».

A l’issu de cet échange d’1h30, les jeunes étaient ravis de cette rencontre : « Ce n‘est pas tous les jours qu’on peut parler avec des élus, c’était intéressant et ils sont très accessibles » a ainsi conclu Lazaro.

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